D'AMOUR TOUJOURS


De ce qu'on a connu que reste-t-il d'échappées, portes dérobées menant à des tiroirs cachés ? Quand l'échelle de meunier faisait sa double révolution, le grenier se paraît d'un accoutrement châtelain, banc de sable en bord de Loire, musant paresseusement d'une page à l'autre.

Avec sa langue à l'accent de poussière elle me donnait des soifs de nuits entières. Quelques bois et des cordes, avec les chiens, quand les roulottes se tapissaient aux creux des cris, l'oeil noir, entre les cuisses clignait de feux jamais éteints. Que des gosses dépenaillés, sales jusqu'au blanc des dents, tiraient au bord de la rivière. Fil d'une eau claire. Les trottoirs sont au milieu des chaussées, entre les ornières, caniveaux rigoles par où le défi s'écoule.

Le palier des âges garde derrière la porte de chaque chambre des soupirs de toutes sortes sous les couvertures. La sueur froide du cauchemar infantile est sous les tapis, avec l'incapacité de courir.

Viemort

Oh ! J'ai couché
dans des draps étrangers sur la terre sur la neige.
J'ai forniqué
C'était bien. Oui
C'était bien – c'est ce que je me dis
car il est écrit dans le Livre que chaque femme doit être aimée
trois fois en trois jours

C'est alors que j'ai couché en grande hâte
trois fois en un été
ou bien tous les trois et tous les dix ans
avec ces grands hommes sentant l'homme
j'ai léché le sel sur leurs lèvres j'ai léché le sel
dans leur sang
à la place de l'eau je leur ai donné des larmes
Oh ! Je les ai choisis. Je les ai aimés. Je les ai goûtés.

Je les ai goûtés comme seule la mort
deux ou trois fois dans la vie
nous traque nous teste nous lèche nous goûte

Oh ! La limite. Les éléments purs

Je les ai eus non pas à mes pieds mais en moi
Comme seule ton autre putain mon Dieu
nous a
hommes et femmes ensemble soudain
sur la langue entre les dents dans la bouche
Comme seule ton autre putain mon Dieu
nous a
dans son utérus
et nous jette pêle-mêle hommes et femmes
dans le pré dehors dans le monde

Maria Petreu


Les cris de l'amour qui les pousse en premier ? Nos géniteurs ou notre venue au monde ? C'est ainsi, rien à faire, l'indistinct se mêlera sans cesse du début jusqu'à la fin.

Il y a dans la langue française trop de confusion possible, le sens des mots variant sans que la phonétique mette en garde, pour échapper à l'erreur de l'oreille et de l'oeil au cours de ces rencontres habitant les étages du parcours.

Je ne peux me renier du soleil que tu m'as mis au matin d'un jour qui n'a jamais pu depuis entrer dans le quotidien. Entre ci et là, bien des mains ont tripoté mes viscères, comme même, si tu ne m'en a jamais rien dit, des doigt ont du se ganter de t'avoir connu. Sans que le monde où nous étions nés de cette unicité particulière se soit jeté la tête la première dans le néant. Le néant est hors de nous. Nous demeurons notre autre.

Al-Bluebird
24 Août 2014

 

 

 

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